Le 2 décembre 2013 au Théâtre du Rond-Point à Paris, une soirée de mobilisation du monde de la culture a été organisée contre la xénophobie. Des artistes et des intellectuels ont été invités à réagir après les attaques racistes dont fut récemment victime la ministre Christiane Taubira. Parmi eux, l’illustratrice Pénélope Bagieu a raconté une expérience professionnelle pour décrypter les mécanismes du racisme dans le monde de la publicité.
Pénélope Bagieu a été engagée par une marque d'élétroménager pour créer un personnage féminin « amoureuse » de son hachoir, sur un fond bleu.
Au départ, elle propose une fille noire pour des raisons d’efficacité visuelle. Mais le personnage sera qualifiée de « trop métisse ».
Va suivre alors une série d'allers-retours entre la dessinatrice et son client, échanges révélateurs d'un vocabulaire "marketé" et d'un imaginaire où les femmes minoritaires n'ont pas leur place...
Quand Pénélope Bagieu blanchit le personnage, elle est qualifiée de « trop méditerranéenne » (pas arabe!).
Quand elle raidit ses cheveux : " trop chinoise"!
Le personnage validé sera finalement une rousse, blanche.
En conclusion, le client s’excuse pour toutes ces modifications en indiquant : « L’important c’est d’avoir une héroïne à laquelle toutes les françaises vont pouvoir s’identifier ».
Le témoignage de Pénélope Bagieu: http://graphism.fr/la-publicit-est-raciste-dmonstration-en-dessin/