Souffre-douleurs : le documentaire

Note d'intention

UN FILM SOUS FORME DE MANIFESTE
 
Parce qu’ils ont été victimes de harcèlement scolaire, parce qu’ils souhaitent qu'aucun enfant ne vive plus jamais ce qu'ils ont subi, aujourd'hui à travers toute la France, ils sont de plus en plus nombreux à avoir décidé avec leurs parents et à visage découvert de briser le silence en participant à ce documentaire.
Pas n’importe quel documentaire. Un documentaire sous forme de manifeste pour interpeller les personnels de l’éducation, les pouvoirs publics et la société toute entière.
Ce documentaire sera accompagné d’une déclaration publique signée par des centaines de jeunes victimes et leurs parents. 
Il  sera présent sur la plateforme numérique mise en place par France Télévisions, sur laquelle toutes les victimes de harcèlement scolaire et leurs parents pourront, s' ils  le souhaitent, signer ce manifeste et s'engager pour la reconnaissance de ce fléau.
Dans ce film choral, la tête haute, le regard droit, ils ont tous décidé de raconter la cruelle réalité du harcèlement scolaire qu’ils ont vécu et ses conséquences. 
Non, ce ne sont pas des gamineries. 
Non, ce n’est pas pour rire. 
Non, ce n’est pas un passage obligé.
Le harcèlement scolaire détruit à petit feu. Il laisse des traces profondes et parfois indélébiles qui s’appellent perte de confiance en soi, phobie sociale, absentéisme, décrochage scolaire, anorexie, boulimie, scarifications, dépression...
Il arrive aussi que le harcèlement scolaire tue.
Marion et Mattéo avaient 13 ans lorsqu’ils se sont suicidés en 2013. Insultés, frappés, ostracisés, épuisés, ils n’ont pas trouvé d’autre solution pour se libérer de leur calvaire.
Nora, Virginie et Raphaëlleurs parents s'engagent eux aussi dans ce film. Au nom de leur enfant, mais aussi pour tous les autres. 

​Ne plus se taire, ne plus avoir honte, ne plus avoir peur des représailles. Eveiller les consciences, réclamer des outils efficaces pour assurer la sécurité de chaque élève, exiger que l’école demeure un lieu d’épanouissement et non un lieu de souffrance,
Parce que c’est l’affaire de tous, ensemble dans ce film, ils se manifestent pour faire reculer le harcèlement à l’école.
LEUR RENDRE LA PAROLE
Un des points communs que l’on retrouve régulièrement chez les victimes de harcèlement scolaire, c’est le silence.
5,6% seulement des élèves brimés signalent leur situation à un adulte de leur établissement. Les parents eux, sont souvent mis au courant tardivement. 
Les raisons sont nombreuses : la honte, la peur des représailles, l’impression d’être responsable, l’envie de protéger sa famille… Mais aussi la méconnaissance du phénomène. Cela explique peut-être pourquoi au cours de notre enquête, très peu de jeunes issus de la diversité se sont manifestés auprès de nous. Ils pensent le plus souvent être victimes d’actes racistes plutôt que de harcèlement scolaire.
Le premier objectif de ce film est donc de rendre la parole à tous ces jeunes qui ont été harcelés à l’école.
Dans ce but: pas de voix off. Leurs mots, rien que leurs mots. Des mots forts, parfois dérangeants, mais nécessaires pour comprendre la réalité crue du harcèlement scolaire. 
Dans ce film, les adolescents qui prennent la parole  ont été harcelés il y a peu. Mais il y a aussi de jeunes adultes qui ont pris du recul et nous apportent une analyse plus distanciée.
Les parents aussi ont leur place. Parfois assis à côté de leur enfant lorsqu’il est mineur. Parfois seuls parce que leur enfant n’est plus là pour en parler. 
A mesure que le film avance, leurs paroles s’entrecroisent et s’entremêlent pour sonner comme un chœur. 
Ensemble et en sept chapitres, ils évoquent le jour où ils sont devenus souffre-douleurs, le visage de leurs bourreaux, les ravages des nouvelles technologies, la réaction de l’école, les conséquences physiques et psychologiques du harcèlement, et enfin pourquoi ils se battent tous aujourd’hui.
Andrea Rawlins-Gaston et Laurent Follea 
Réalisateurs à l'agence CAPA.