Lullaby témoigne

J'ai toujours eu la chance d'être dans un milieu très ouvert à tout, ainsi, de mes parents, je n'ai jamais reçu de quelconques injures vis-à-vis de mon homosexualité. J'ai aussi fait de très belles rencontres et certains de mes amis sont homosexuels (la plupart, finalement). Mais l'homophobie est très répandue, plus que l'on pourrait le croire. Si moi, j'ai une une chance extraordinaire, mon meilleur ami n'ose même pas faire son coming-out, car le peu de fois où il a lancé le sujet, ces parents disaient "si un jour t'es pédé, Val, je me suicide". Un proche s'est fait frappé par son père car celui-ci le soupçonnait d'être homo. Mon amie d'enfance s'est fait harceler au collège puis au lycée, frappé, "à cause" de sa sexualité. C'est terrible. Le pire, c'est que les menaces homophobes sont -en général- , de personnes qui nous sont proches. Tenez, un jour, une amie de ma mère (qui me connait depuis toujours), a vu sur Facebook que j'étais lesbienne. Son premier reflex a été d'appeler ma mère et de l'incendier, de lui demander des explications. Finalement, ma mère a dit que c'était une blague, et tout est devenu comme avant. Mais sachez que si ma mère avait confirmé mon homosexualité, son amie n'aurait plus jamais voulu me voir, elle n'aurait plus jamais laissé sa fille m'approcher. Mais finalement, elle n'est pas la seule à avoir eu ce comportement. Au collège, lorsque cela s'est su, on m'envoyait dans les douches m'habiller, afin que je ne vois pas les autres filles se changer. Certaines copines m'ont abandonnée du jour au lendemain. J'ai eu des surnoms très sympathiques aussi. J'avais aussi le droit à des commentaires très affligeants sur les réseaux sociaux, tel que "c'est pas naturel", "c'est dégueulasse". Dans la rue, des hurlements en centre-ville jugeant mon couple, des "les regardes pas!", ou des "on se lâche la main!" sur un ton exécrable. Le pire, c'était pendant le mariage gay où tout le monde s'en prenait à moi, comme si j'étais la cause de tout ce remue ménage au gouvernement. Bien qu'aujourd'hui, je me fiche de toutes ces persécutions, cela me fait tout de même mal, de voir que la communauté homosexuelle et bisexuelle soit autant exclue. J'ai tout de même énormément de pudeur en ville, et j'ose à peine effleurer la main de ma copine lorsque l'on se promène.