Léa témoigne

Je n'ai jamais connu le harcèlement physique (rackettage, coups...) mais, aujourd'hui encore, je souffre de mon vécu collégial (quelques problèmes de confiance en soi et aux autres).

Tout a commencé pour moi en fin de 4ème. Sans raison particulière, ma meilleure amie s'est éloignée de moi pour rejoindre le clan des "populaires". A partir de là, je suis devenue la proie facile. Étiquetée comme "bonne élève", ou "intello", quelques hommes de ma classe se sont acharnés toute une année, verbalement sur moi. Les autres restaient totalement passifs et les profs ne réagissaient pas, voyant pourtant ce que je subissais. Mes pauses se résumaient à attendre dans les toilettes ou à bouquiner au CDI, seuls endroits ou je pouvais me sentir légèrement moins oppressée. Bien évidemment, par instinct de protection envers mes proches et par honte ou peur d'être jugée, je ne parlais absolument pas de ce que je subissais.

Si je témoigne aujourd'hui, c'est pour faire comprendre que la gravité du harcèlement ne passe pas seulement par le nombre de coups portés. Il en existe de multiples formes, toutes plus dévastatrices les unes que les autres. Rabaisser une personne n'est pas un acte anodin, un "petit bizutage" qui forge le caractère, bien au contraire, cela nous donne une image déplorable de soi, détruit notre confiance en soi, et crée des faiblesses souvent irrémédiables. Mais heureusement, petit à petit le temps, à défaut de guérir, "panse" les blessures et la rencontre de bonnes personnes aide à se reconstruire. Ne perdez pas espoir, l'avenir est bien plus beau que ces années de souffrance.

Il est grand temps de mettre fin à ce gâchis. Changeons les mentalités et mettons au point des méthodes simples mais efficaces luttant contre le harcèlement (parce que oui, il est possible d'agir en sachant repérer à temps les "fortes têtes" et en ayant une "pratique à suivre", en cas de problèmes).

Je vous remercie d'avoir lu ce long message, en espérant que très vite ce combat n'ait plus à exister.